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La situation est très préoccupante...
4 novembre 2011

Du statut bâtard des doctorants contractuels

A l’aéroport, je me suis faite alpaguer par une nana d’AF : il s’agissait de me faire prendre la carte de paiement qui fait cumuler les Miles, là. Comme je prends souvent l’avion, why not. Mais il y avait cette case que je crains, la case « profession ». Je ne sais pas ce qu’est ma profession. Le pire, c’est quand on me demande « Vous êtes étudiante ou vous travaillez ? » : je réponds « Ben, euh, étudier c’est mon métier. ». Du coup, dans ce foutu formulaire, j’ai déclaré que j’étais enseignante. Mais parfois j’ai envie d’oublier que je suis enseignante – et de toute façon, aux dernières nouvelles, mon contrat ne comprend pas de charge de cours. Mais c’est une autre histoire.

Je ne suis plus vraiment étudiante – pourtant, j’ai une carte, des réductions, je mange au CROUS, je passe mon temps à la BU. Je suis « personnel de l’université ». Preuve en est, j’ai le code des toilettes du personnel.

Parlons-en d’ailleurs de ces chiottes. Je redoute d’aller aux toilettes de la piétaille, celles où vont tous les étudiants. J’ai peur de croiser mes élèves alors que je rajuste ma braguette. Encore plus depuis que j’ai sursauté en voyant un étudiant lire derrière la porte. Il est resté là pendant 10 minutes ce con, impossible de faire pipi avec le psychopathe qui lit Mallarmé en embuscade. Le problème, c’est que j’ai aussi peur d’aller à celles du personnel. C’est toujours délicat de croiser son directeur à cet endroit là « Oh, bonjour Mlle ! – Ah, non, je ne vous serre pas la main tout de suite, no offense vieux. ». Ou encore tiens, le mec était sur Inter ce matin et me voilà à lui tenir la porte. Ca vous démonte un sémiologue.

Bref, cette question des toilettes me semble tout à fait représentative de mon problème existentiel de statut. Je me sens mal à l’aise dans les unes et totalement illégitime dans les autres.

C’est grave.

D’autant plus que je bois beaucoup trop de thé.

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